mardi 1 juillet 2014

Grand Duc de Chartreuse 2014 - Météo capricieuse, le mental aussi...

Le Grand Duc c'est fini, , il restait encore au moins 29 km et 1500 m D+ mais il me manquait l'envie. Comment trouver l'envie quant il n'y a pas de plaisir, j'ai cherché et cherché pendant 10 heures et l'aventure c'est arrêtée pour moi à Saint Pierre d'Entremont après environ 63 km et 3700 m de dénivelé positif je n'ai rien trouvé. J'ai rassemblé quelques souvenir  et j'ai ébauché ce récit, pas facile quand le plaisir est absent.
Cette épreuve me laisse un goût amer bien loin de l'image que je m'en était faite. La météo y est pour beaucoup, et c'est elle qui a forcé l'organisation à mettre en place le parcours de repli. J'ai l'impression d'avoir passé une grande partie de ma journée dans un tunnel ou une machine à laver. Donc difficile de faire un beau récit. Les conditions ont été particulièrement dur. Dés le départ j'étais déjà à la lutte contre moi même. Ca faisait beaucoup. Courir et marché pourquoi faire ? Les paysages ce sont éclairées un peu trop tard ma décision était prise déjà depuis longtemps.
Pourtant très motivé et jamais aussi bien préparer pour tenter ce type d'aventure j'ai pris le départ avec un mental en caoutchouc ou pire encore en prenant en exemple l'image de nos vestes de pluie qui ce matin sont restées étanches l'espace de quelques minutes. Ce matin mon mental est comme ma veste, une passoire ! Eh oui dés le départ et même dés le trajet pour aller à Saint Pierre, je dois dire que je pensais déjà ceci : arriver au premier passage à Saint Pierre ce sera déjà bien...
La veille du départ, avec Philippe qui me récupéra la veille à Lyon, nous avons pris la décision de rester au chaud cette nuit, dormir à la maison et non dans le camion ou la tente à St Pierre d'Entremont. Bonne décision, la région est placée en alerte orange, les orages et la pluie abondante s'approchent, nous préférons dormir 3 ou 4 heures plus tôt que rien du tout.
Dimanche 29 juin le jour "J", réveil à 02:45, départ à 03:15, il tombe des cordes ! ils l'avaient promis, ils ne ce sont pas trompés. Nous attends une heure de route sur les départementales humides de l'Isère, rien que cela c'est déjà épique. Alors que l'on se dit qu'il faudra que l'on fasse attention aux sorties de boite de nuit nous nous retrouvons nez à nez avec une voiture arrivant face à nous. Philippe l'évite, ouf !100 m plus loin nous comprenons l'embardée, une bande d'individu brandissant des verres à la main gesticules et ont fait peur au malheureux automobiliste. Il fait nuit noire au milieu de nul part, la pluie est intense donc les conditions de visibilité très mauvaise. Enfin Bref, ça sent le traquenard, ou l'embuscade et puis 4 ou 5 mecs titubant bourrés, ont le sent pas. On se casse et poursuivons notre chemin. Ce n'est pas fini, il n'est pas encore 4 heures du mat' que nous évitons une dames promenant son chien sur le bord de la route, nous l'évitons et nous allucinons, il ne manque plus que l'arrivée des extraterrestes !?!?
La journée s'annonce spéciale, tout est vraiment fait pour nous mettre dans les meilleures conditions. Bon, nous voilà arrivée.
Nous épinglons nos dossards dans le Gymnase et croisons Vincent et puis nous sommes tous appelés à nous diriger sous l'arche du départ, sous la pluie biensur. Ah oui parlons du parcours :
Des 82 km annoncés encore il y a 3 semaines nous sommes passés à 85 km puis maintenant ce sera 90 km voir plus à juger les traces GPS avec un dénivelé identique. Aller savoir pourquoi les parcours de replis sont plus long ?
C'est parti pour les 250 courageux, certain rendait déjà leur dossard avant le départ, si si je les est vu.
Ca monte presque tout de suite, une belle montée dans la nuit et la pluie, je n'entend que ça, la pluie la pluie et encore la pluie. C'est dur, quelques coureurs sont sans baton et galèrent vraiment au plus fort des pourcentages, ils glissent, le terrain est déjà labouré par la petite centaine de gaillard devant moi. Une fois la 1ère grosse difficulté passé le Col de Fontagnieu, la descente s'annonce assez périeuse. Il n'y a pas vraiment de sentier. Nous descendons plus ou moins dans le creu d'un ruisseau la combe de Fontagnieu. La terre et la végétion du site rend le terrain extrèmement glissant. Alors que nous sommes actuellement en pleine coupe du monde de foot j'assiste à un véritable concours de tacle, impressionnant ?. D'ailleurs un peu plus loin je vais me casser la figure dans le lit de ce ruisseau et me tordre la cheville gauche, l'aventure aurait pu s'arrêter ici. C'est douloureux sur le coup, mais il faut continuer la journée ne fait que commencer. La douleur se fait oubliée pour le

moment. Nous traversons le Cirque de St Mème et passons devant la Cascade du Guiers je crois. Puis nous descendons à St Mème. Le passage à la Cascade m'a mis du baume au coeur je me dis que tout n'est pas si gris aujourd'hui. Après les souvenirs me fond défauts un peu comme cette sombre journée. Enfin si je me souviens du passage au ravitaillement d'Epernay, d'une montée sur la route en direction du Col du Cucheron où je croise une ribanbelle de motards, je me dis salle temps pour faire de la moto... Et puis je me souviens d'un tour d'environ 12 km pour rien. Enfin pas pour rien ce n'est pas une erreur de parcours mais pour rien dans le sens ou il n'y avait aucun intérêt. Je ne comprend pas pourquoi l'organisation nous a fais faire le tour du Mont Outheran, aucun intérêt si ce n'est nous faire des bornes sur des grandes pistes larges. Et puis plus loin je me souviens de la montée du Mont Joigny, il ne pleut presque plus mais le brouillard empêche le paysage de se révéler. J'accuse le coup et pourtant l'espace de quelques kilomètres je me dis qu'il est possible d'aller au bout. Et très vite les douleurs qui m'embètent depuis de nombreux km reviennent et à mon 2ème passage à Epernay je me met à trainer les pieds cherchant à perdre du temps pour peut-être me faire toper à la barrière horaire d'Entremont de 15:30, ce sera une bonne excuse que de ne pas continuer. Finalement j'y arrive à 15:25. La barrière à été ralonger à 17:00, je ne sais plus très bien. Malgré tout je décide d'arrêter ici. Pourtant je me sens encore des forces pour faire encore 10 ou 15 km pas plus. Au delà c'est au-dessus de mes forces, mais l'envie n'y est plus. J'attends Philippe.