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Podium TVF 2015 - ils m'entourent : Yoann Morisse 2ème, Loïc fouquet 3ème |
Aller je me lance, j'ai pris mon pied !
Je suis dans une excellente dynamique en ce moment tout juste auréolé d’une
victoire sur la TVTC 24, il y a 8 jours, j’aimerai que ça dur. Surtout que le
TVF sera mon dernier Trail de l’année. Alors pour poursuivre cette dynamique nous
allons profiter de cette belle journée d'automne pour faire le déplacement à
Gometz-le-Chatel en famille. Le Tracé en boucle permet au coureur de recevoir
du réconfort. L'esprit trail nous y sommes en plein dedans que ce soit par
l'ambiance si particulière et par le dépassement de soi que propose cette
formule. C'est une très bonne idée que d'essayer de relever le défi. Bien sûr,
il y a la course avec un mais chacun vient ici avec son objectif de parcourir
de 1 à 5 tours ou tout simplement pour profiter de l’excellente ambiance qui règne
sur cette course.
La boucle cette année compte 10 km comme d'habitude. Mais aussi annoncée cette
année un poil plus vallonnée. 400 m de D+ contre 380 l'année dernière. On y
trouve des fonds de ruisseau, des arbres couchés, beaucoup d'arbres couchés,
des racines, des montées très très raides, de beaux monotraces... Un parcours
savoureux que l'on a hâte de refaire et refaire mais qui peut se transforme vite
en un véritable cauchemar.
Du coté des favoris nous retrouvons cette année 5 des 6 premiers de l'année
dernière seule Olivier double vainqueur sortant manque à l'appel. Je ne tarde
pas à retrouver Loïc et Yoann sur la ligne de départ, nous avions l'année
dernière partagé pas loin de 40 km avant que les crampes m'obligent à ralentir
à l'amorce du dernier tour.
En course, nous attaquons ce trail par une petite boucle dans Gometz nous
menant au pied de la belle église pour étirer le peloton. Après un 1
er
passage et 1,2 km nous partons à la découverte du vrai parcours. Qu’est-ce que
l’équipe du Castel Trail nous a préparé ?
1
ère boucle, notre départ est prudent beaucoup moins kamikaze que
l’année dernière. Si vous lisez la suite vous comprendrez qu’il fut encore trop
rapide. Néanmoins, les prises de risques s’avèrent majoritairement payantes
depuis quelques temps. Il faudra serrer les dents. En ce début de course, seul
Romain occupe les premiers plans mais nous savons qu'il ne s’aventurera pas au-delà
du 1
er tour. Très vite comme si nous nous n’étions jamais quittés je
retrouve Loïc et Yoann. Nous gardons une bonne minute d'avance mise à mal suite
à une petite erreur de parcours sur un second groupe composé des autres favoris
avec Luca Papi et David Hardy. Verdict sur le parcours, ils nous avaient promis
un parcours plus difficile. C’est une promesse tenue avec 10 km et 400 m de D+.
Cette boucle se montre aussi plus physique avec quelques parties roulantes en
moins et des montées plus éprouvantes en témoignent la terrible côte pour
remonter sur le viaduc, du sable et des escaliers très irréguliers. Ce passage
promet d’être terrible lors de la dernière boucle. Pourtant nous passons sans
broncher. Cette boucle n’est pas seulement difficile elle est ludique et est
aussi très jolie avec quelques belles perspectives. Nous réalisons cette 1ère
boucle en 1h00
prologue compris. C’est
un bon départ.
2
ème boucle, Yoann a visiblement des fourmis dans les jambes, lui
qui sera sur l'endurance des Templiers dans 15 jours a envie de se tester (où
il prendra une belle 11
ème place). Il repart vite, si bien que notre
petit groupe explose. De mon côté j'essaye de recoller au train, sans y
parvenir, je prends la sage décision de poursuivre à mon rythme. Derrière, Loïc
marque aussi le coup. Yoann aérien montrait des signes de facilité, le voir
filer devant ne m'étonne pas il pourra faire un beau vainqueur. Alors concentré
sur ma course en abordant les dernières difficultés de cette seconde boucle je
retrouve Yoann sur mes talons ? Je comprends très vite qu’il a fait une erreur
il me racontera qu’il
a suivi un groupe
de marcheur remontant sur le Viaduc alors qu’il fallait prendre en dessous par
le dévers sablonneux. Une petite montée et un aller / retour pour rien lui
coute je pense une grosse minute et des forces. C'est finalement groupé que
nous achevons cette 2ème boucle en à peine 55 min, je reçois le soutien de ma famille
à chaque passage, c'est vraiment sympa.

3ème boucle, je dirais rien de nouveau, enfin pas vraiment car la course a
bien failli se terminer pour moi fracassé sur un tronc. Alors en pleine
descente avec mon équipier au moment même où je prenais mon impulsion pour
sauter un tronc d’arbre en travers mon pied droit me servant d’extension heurte
une souche invisible. Je ne sais par quel réflexe j’ai réussi à rattraper cette
dérobade en avant. Je ne regrette pas mes heures en salle pour faire du
renforcement musculaire. Dans l’affaire je n’ai pas pu sauver l’un de mes
petits orteils. A part sa j'éprouve quelques difficultés à suivre Yoann par
moment. J’ai l’impression qu’il met des petites mines. En réfléchissant
je pense qu’il suit le rythme de la
musique qu’il écoute ?
Je
reste concentré sur ma course en ne faisant pas d’effort superflu, je rentre au
train sur le Viaduc. Nous achevons la 3
ème boucle en 58 min.
4
ème boucle, les jambes commencent à être lourdes, les
difficultés sont de plus en plus durs comme si les vallons c’étaient creusés.
Les montées sont plus longues nous courrons moins et les faux plats de
véritables côtes. D’ailleurs nous sommes moins bavards comme si nous étions
plus recentrés sur nos sensations. Surprise Yoann me laisse passer devant dans
la 1
ère vraie difficulté de cette boucle, assez surprenant ? Je
prends les reines du duo et amène tranquillement Yoann à mon rythme. Oui mon
rythme, le rythme qui me semble être le bon pour maintenir les écarts et en
garder pour le dernier tour. Les difficultés s’enchainent et sans me retourner
j’ai l’impression que Yoann souffre plus que moi. Plus loin, je ne sais plus
dans quelles difficultés tant elles s’enchainent les unes derrières les autres
je me retrouve seul, je n’entends plus mon compagnons. Surpris je me retrouve
en tête de la course sans avoir forcé l’allure, toujours en essayant de garder
l’allure qui me semble être la bonne. 1h02 pour cette boucle. Le chrono affiche
environ 3h56 de course.
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Bravo Yoann ! |
5
ème boucle, ravitaillement rapide aidé par ma famille pour la
fourniture des deux
flasques de 20 cl
par tour, un peu juste. Pour compléter je dois boire au moins l’équivalent au
ravitaillement ce que je ne parviens pas à faire, ça va se payer. Je repars du
ravitaillement en marchand pour finir de m’alimenter. C’est reparti, ne pas
craquer, avancer et toujours avancer, courir au maximum, gérer… Je m’attends
toujours au retour de Yoann persuadé qu’il va revenir. Je n’ai aucune
information sur les écarts. Le faiblissaient amorcé dans le 4
ème
tour s’accentue. Cette dernière boucle est synonyme de gestion, je dois gérer
mon effort et particulièrement faire attention aux changements de rythmes. Mes
muscles sont aux bords de l’asphyxie. Ils se contractent un peu voir beaucoup
mais j’arrive à chaque fois à repartir. Je sers les dents et j’évite la grosse
crampe qui pourrait m’arrêter. Même la cote du Viaduc va passer mais qu’elle
fut longue et difficile. Il ne me reste plus que l’a bosse du cimetière.
Celle-là même qui m’avait clouée sur place l’année dernière. Donc il est trop
tôt pour se réjouir malgré les quelques mètres encore à parcourir. Je sors du
bois et je retrouve du renfort, oui ! Mes enfants sont venus à ma
rencontre. Ils arborent un large sourire
témoignant de leur joie et de leur
fierté de retrouver leur père si bien placé. Ils se sont positionné tout en
haut du pré sous les pommiers, eux aussi ils en ont parcourus du chemin en
faisant des allers et retours. Je les encourage pour aller plus vite comme si
j’avais encore peur du retour de Yoann. Nous montons ensembles la cote du
cimetière tant redoutée, ça se passe bien, ouah ! Quel bonheur il ne reste
plus
qu’à
descendre et à retrouver la chaleur de
ce cœur de village, le chrono indique 5h02 ce qui veut dire que j’ai parcouru
la dernière boucle en 1h06, J’ai gagné et pourtant j’ai envie de partager
la victoire avec Yoann arrivé juste 2 minutes derrières moi et tout aussi
méritant. D’ailleurs, à quelques hectomètres près dans la 4ème
boucle… je pense que nous aurions certainement fini ce TVF 2015 ensemble ma
joie aurait été tout aussi grande.
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Une belle arrivée, bien entouré ! |
Les photos :
1er Album photos Castel Trail
2e Album photos Castel Trail